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publie 18 décembre 2007

Histoire

Chevaliers et chevaux au Moyen-âge

Le chevalier et sa monture étaient l’arme la plus redoutable au moyen-âge

On naît noble, on devient chevalier

Vers sept ans, un garçon de famille noble quittait sa maison pour devenir page chez un autre noble. Là, il rendait de menus services, servait les dames, apprenait à monter à cheval et à soigner sa monture, et recevait parfois des rudiments d’instruction. A quatorze ans, il était nommé écuyer au service d’un chevalier, et son éducation se poursuivait fondée sur l’entraînement physique, la chasse et le maniement des armes. Mais il s’occupait aussi des chevaux et des armures de son maître. Celui-ci l’emmenait à la guerre : le jeune homme devait alors porter son armure, l’aider à s’habiller et l’assister en cas de blessure ; parfois il participait à la bataille. Dans le sillage de son maître, au combat et au tournoi, il apprenait peu à peu les règles de la chevalerie. Vers vingt et un ans, lorsqu’il avait ses preuves, il pouvait être fait chevalier.

L’ADOUBEMENT OU L’ACCOLADE

En théorie, un écuyer devait chevalier à l’âge de 21 ans. Cependant, ceux qui était trop pauvres pour acheter leur propre équipement restaient écuyers toute leur vie.

Par contre, le fils d’un riche noble pouvait recevoir le titre de chevalier même à 12 ans. Etre chevalier voulait dire être soldat dans l’armée, mais représentait également un rang social et les gens riches ne voulaient pas que leurs fils demeurent de simples écuyers.

Pour plusieurs, la chevalerie, comme la prêtrise, était une vocation sacrée. La cérémonie de réception d’un chevalier était donc un évènement religieux. Avec ses compagnons, le jeune homme passait la nuit à prier. On le plongeait dans un bain en symbole de purification des péchés, il se laissait ensuite sécher sur un lit, en symbole du repos que Dieu accorderait à ses braves chevaliers au paradis. Le matin, on l’habillait d’une tunique dorée et d’un manteau pourpre, et le roi le faisait chevalier.

Plus tard au Moyen Age, les cérémonies prirent de l’ampleur. Un prêtre bénissait l’épée du jeune homme qui faisait vœu d’obéir aux règles de la chevalerie et de ne jamais s’enfuir lors d’une bataille. Le roi lui donnait des coups sur la nuque avec le plat de l’épée (adoubement) et ensuite, on le revêtait de son armure, en commençant par les éperons : symbole de courage. Les écuyers pouvaient être armés chevaliers juste avant une bataille, pour leur donner courage. A une occasion, le comte de Suffolk nomma chevalier le soldat qui venait de le capturer car il était trop fier pour accepter de s’être fait prendre par un simple écuyer.

L’écuyer a gagné ses éperons grâce à son courage lors du combat. Sur le champ de bataille, la cérémonie est brève : le seigneur le frappe durement sur l’épaule et dit simplement : "je te fais chevalier". Le coup donné avec le point ou l’épée s’appelle "accolade". Le chevalier se souviendra de ce moment toute sa vie.

Les chevaux des chevaliers

Le cheval était un bien précieux au moyen âge.

Les paysans étaient contraints de livrer de grosses quantités d’avoine aux écuries seigneuriales, lesquelles, pour un château de 20 chevaliers, comptaient 100 chevaux à nourrir.

Si chaque chevalier devait avoir 5 ou 6 chevaux à disposition, c’est que le cheval était fragile sur les champs de bataille où il pouvait être blessé, tué, à bout de force, ou capturé par l’ennemi. De plus, il existait différent type de chevaux selon leurs usages. Les moins bons, les "roncins" et les juments transportaient les gens et les bagages. Les meilleurs étalons, les "destriers" participaient à l’action militaire.

Lorsque l’ennemi était en vue, le chevalier descendait de son roncin qui l’avait transporté, puis enfourchait son destrier et prenait des mains de son écuyer le bouclier et la lance. Il s’approchait alors au trot, puis arrivé à 30 mètres, il éperonnait son cheval et se lançait sur l’ennemi, la lance solidement coincée sous son aisselle droite, en l’abordant par la gauche. En fait, à cause du poids des armes et des armures du chevalier et du cheval, tout cela se passait lentement, comme dans un film au ralenti, bien loin des charges de cavaleries du XVIIIe siècle.

Le destrier était un cheval de bataille, utilisé aussi lors des tournois ; c’est un cheval puissant, lourd, capable de porter le poids du chevalier lourdement armé et de soutenir le choc des charges de l’adversaire. Quand le chevalier ne le monte pas, un écuyer le conduit, à pied, à côté du chevalier, en le tenant par la main droite, à "destre" - d’où son nom de destrier. Le palefroi : est un cheval plus léger, plus confortable, qui sert pour les déplacements et pour la parade.