ARAGON - PREVERT : LE HOULME

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publie 6 avril 2009

Sa majesté des clones | Où sommes-nous ?

Les enfants accompagnés de deux adultes essaient de quitter la station Mentor, attaquée par les archnos, à bord d’une navette de secours.

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  • Accélération maximale, annonça soudain le pilote. Le saut est programmé dans cinq secondes. On est en train de semer la torpille et ...

A cet instant, une lueur spectrale blanchit les hublots. Sentant son gibier s’échapper, le missile arachnos venait d’exploser. L’onde de choc les rattrapa une fraction de seconde plus tard et happa la navette au moment exact où elle passait dans l’hyperespace. Ils furent tous plaqués sur le sol avec une violence inouïe.

Le garçon blond descendit les derniers rochers et se dirigea vers la lagune en regardant où il posait les pieds. Une large éraflure barrait son front barbouillé de sang. Il avait dû perdre connaissance en abordant la crique.

Une plage de sable blanc étalait son arc parfait dans la lumière généreuse des deux soleils, hauts dans le ciel. La mer était lisse comme un miroir et se brisait sur la côte en vaguelettes à peine audibles. L’impression de solitude était totale. Le garçon eut un vertige et s’essuya les yeux du revers de la main. Il regarda hébété, les taches rouges qui maculaient sa peau.

Il ne se souvenait pas à quel moment, en quittant la navette en train de sombrer, il s’était blessé à la tête. Tout s’était passé si vite. Léa  [1], rassemblant ses dernière forces, les avaient poussés dans un sas et ils s’étaient retrouvés propulsés à l’extérieur dans un nuage de bulles et de débris flottants. Les remous qui accompagnaient le naufrage du vaisseau en train de couler étaient puissants et avaient failli les happer tous vers le fond.

Il avait lutté pour sauver sa peau, ignorant où étaient les autres. La nage en eau libre ne lui était pas familière, et ce n’était pas la petite piscine de Mentor qui avait pu le préparer à une telle épreuve. Si cela se trouvait, il était peut-être l’unique survivant. Cette horrible idée lui arracha un sanglot convulsif.

  • "J’ai quatorze ans et je suis en train de chialer comme un môme, c’est complet... " se dit-il en secouant la tête en signe de refus farouche à ce moment de faiblesse qu’il estimait indigne d’un cadet d’Afgor.

Ses pieds s’enfonçaient dans le sable. Le sol était incroyablement propre. Aucune trace d’algue ou de coquillage. Il fit quelques pas mécaniques et s’immobilisa. Il avait entendu un cri. Peut-être l’appel d’un oiseau, encore que le ciel fût net de toute présence animale. Il peina quelques mètres encore, S’enfonçant à chaque foulée.

Ses sens ne l’avaient pas trompés. Des petits points noirs bougeaient à l’autre extrémité de la plage. Il poussa un soupir de soulagement et se mit à courir en faisant de grands signes de bras.

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notes

[1] Léa est avec le pilote de la navette la seule adulte à accompagner les enfants dans la navette.