ARAGON - PREVERT : LE HOULME

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publie 17 avril 2010

Le commencement du mythe

Impression, soleil levant

Trois barques, un soleil rouge-orangé, un arrière plan juste esquissé, deux couleurs seulement, et ce tableau devint le symbole de l’impressionnisme.

Ce tableau a été peint en 1873, à l’aube, d’une fenêtre donnant sur le port du Havre. Il faisait partie d’une série de neuf œuvres que Monet envoya à la première exposition "impressionniste" en 1874.

Monet raconte ainsi l’origine du terme impressionnisme : "J’avais envoyé à l’exposition une chose faite au Havre, de ma fenêtre, du soleil dans la buée et au premier plan quelques mâts de navire pointant... On me demande le titre pour le catalogue, ça ne pouvait vraiment pas passer pour une vue du Havre ; je répondis "Mettez Impression". On en fit impressionnisme et les plaisanteries s’épanouirent."

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Impression, Soleil levant, 1873

Musée Marmottan, Paris

C’est à un critique, Louis Leroy, que l’on doit la postérité du nom d’impressionnisme. Il présenta le tableau dans un dialogue imaginaire :

"Que représente cette toile ? Voyez au livret.

_Impression, Soleil levant.

_Impression, j’en étais sûr. Je me disais aussi, puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans... Et quelle liberté, quelle aisance dans la facture ! Le papier peint à l’état embryonnaire est encore plus fait que cette marine là". L’admiration a succédé à la moquerie initiale, et le nom a fait son chemin.

Au niveau de la couleur, le tableau est basé sur l’opposition de deux teintes complémentaires : le bleu et l’orange. Le brun que l’on voit en haut à gauche mélange ces deux couleurs et renforce cette harmonie.

On ne distingue pas franchement le port, les grues et les bateaux qui semblent noyés dans la buée, et s’étendent le long d’une ligne un peu au dessus de la médiane du tableau. On trouve aussi sur le bord gauche une diagonale passant par les trois bateaux ; enfin, un autre axe vertical passe par le soleil et son reflet dans l’eau.

Des premiers paysages peints au bord de la Seine à Argenteuil, aux Nymphéas de la fin de sa vie, Monet se passionne pour les métamorphoses du ciel, les moires de l’eau, les changements atmosphériques et les effets lumineux qu’ils engendrent sur la végétation.

Sa vie durant, il tente de rendre le dialogue incessant de l’eau et de la lumière. En 1896, Zola notait déjà : "chez Monet, l’eau est vivante, profonde, vraie surtout . Elle clapote autour des barques avec de petits flots verdâtres coupés de lueurs blanches. Elle s’étend en mares glauques qu’un souffle fait subsistement frissonner, elle allonge les mâts qu’elle reflète en brisant leur image, elle a des teintes blafardes et ternes qui s’illuminent de clartés aigües". D’"Impression, Soleil levant", aux "Nymphéas" de Giverny, Monet n’aura de cesse de peindre "ce qu’il voit"

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