La petite fille au bambou (partie 3)
L'empereur admira la magnificence[1] de la demeure du vannier. Il fit demander à la jeune fille de se présenter devant lui. En la voyant il s'écria, en s'adressant à ses ministres :
- « En vérité, la beauté de cette jeune fille est incomparable. Ceux qui l'avaient vantée n'ont pas menti. Elle a eu raison de refuser tous les prétendants, puisqu'aucun n'était digne d'elle. Seul l'empereur du Japon peut être agréé. Elle sera donc ma femme et régnera comme impératrice sur notre pays. »
Et s'adressant à la jeune fille, l'empereur lui dit :
- « Je vous demande de devenir mon épouse. Voulez-vous me suivre dans mon palais et devenir impératrice ? »
Baissant les yeux, la jeune fille répondit :
- « La demande de votre majesté m'honore. C'est avec joie que je serais devenue votre épouse. Mais hélas, je ne suis pas de ce monde. »
- « Qui êtes-vous donc ? Demanda l'empereur stupéfait. Êtes-vous une déesse ? »
- « Je ne suis pas une déesse, Sire, mais je n'appartiens pas à la race des humains et bientôt on va me reconduire dans le monde auquel j'appartiens. N'insistez donc pas, Sire, oubliez-moi et rentrez dans votre palais. »
L'empereur ne pouvait pas en croire ses oreilles. Il pensa qu'elle devait mentir pour expliquer son refus. Mais à peine l'empereur avait-il exprimé cette pensée, que des lueurs descendirent du ciel. La jeune fille fut entourée par ces lueurs qui la soulevèrent au-dessus de la terre. Puis l'étrange cortège disparut dans le ciel. Après avoir assisté à cette ascension, l'empereur fut bouleversé.
- « Cette jeune fille, dit-il, avait dit vrai. Elle n'appartenait pas à ce monde. »
Il rentra dans son palais, mais jamais, il ne put oublier celle qui, à ses yeux, demeurait la plus belle de toutes les jeunes filles qu'il avait jamais vues.