Le mari maladroit (texte 3)
Le mari maladroit (texte 3)
Le jour de la foire, la femme demanda à son mari de lui acheter une cruche. Il acheta une cruche, l'attacha avec une corde et la traîna derrière lui. Quand il arriva chez lui, il ne restait plus que l'anse. Sa femme s'écria :
- « Maladroit ! C'est la dernière fois que je t'enverrais à la foire. »
- « Bien. C'est toi qui iras la prochaine fois. Moi, je resterai à la maison. »
A la prochaine foire, c'est sa femme qui décida de s'y rendre. Elle dit à son mari :
- « Écoute-moi bien ! Ne laisse pas nos chèvres s'approcher de notre champ de maïs. Surtout, ne descends pas dans la cave et ne mets pas le tonneau en perce. Ne touche pas non plus au pot qui contient de la mort-aux-rats (en réalité, c'était du sucre), car si tu y goûtes, tu mourras. Surveille la poule et les poussins. »
Puis, elle s'en alla à la foire. A peine avait-elle quitté sa maison, que son mari coupa une belle tranche de jambon. Mais, il pensa qu'avec un verre de vin ça serait encore meilleur et il descendit dans la cave et mit le tonneau en perce. Par malheur, il laissa tomber le bouchon. Pour empêcher le vin de couler, il y mit son doigt. Il appela son chien pour se servir de sa queue comme bouchon du tonneau. Pourtant, il avait hâte de manger sa tranche de jambon et boire son verre de vin. Hélas ! A ce moment un voisin l'appela, parce que ses chèvres avaient réussi à s'approcher du champ de maïs. Il courut dans la cave pour appeler le chien qui se sauva à toute vitesse. Tout le vin du tonneau se mit à couler sur le sol de la cave. Il alla chercher des sacs de farine dans le grenier, espérant que la farine allait cacher le vin. A ce moment un renard réussit à entrer dans le poulailler. Il mangea la poule. Alors, après tant de malheurs, l'homme fut désespéré.
- « Que de malheurs ! s'écria-t-il. Que de malheurs ! Que puis-je faire maintenant ? »
Alors, il prit le pot qui, croyait-il, contenait de la mort-aux-rats et commença à en manger, espérant mourir. Mais le goût lui en parut si délicieux qu'il absorba tout le contenu. Bientôt il se rendit compte qu'il n'allait pas mourir. Il prit alors une hachette. Il la lança en l'air pensant qu'elle retomberait sur sa tête. Mais, en la voyant tournoyer, il prit peur et se sauva à l'autre bout de la chambre. Puisqu'il ne réussissait pas à mourir, il alla dans le poulailler et se mit à couver des œufs. C'est ainsi que sa femme le trouva.