Le Monstre Poilu - Henriette Pichonnier | Pef

Chapitre 3

Le roi monta sur son cheval et galopa jusqu'à la forêt. Là, il s'arrêta, sortit une grande paire de ciseaux de sa sacoche et essaya de couper la ficelle qui le rattachait au monstre.

Mais il fut bien surpris : la ficelle était impossible à couper.

- Ha ! Ha ! ricana le monstre au loin, n'essaie pas de me tromper.

Désolé, le roi se mit en route. Il traversa bientôt un village, espérant y renconter un gamin. Mais il fut bien déçu : dans les rues, il n'y avait personne, tous les enfants étaient à l'école.

Alors le roi continua à galoper, avec sa ficelle toujours attachée au pied. En arrivant près de son château, il vit enfin une fillette qui courait vers lui.

- Ah ! se dit-il, voilà tout à fait ce qu'il me faut !

Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit en s'approchant, que la fillette en question était sa propre fille, la petite Lucile, qui s'était échappée du château pour aller s'acheter des malabars.

Furieux, le roi la gronda :

- Je t'avais interdit de manger des malabars ! Et je t'avais aussi interdit de sortir du château. Ah ! si tu savais...

Et il raconta la promesse qu'il avait faite au monstre.

À l'autre bout de la ficelle, dans sa caverne humide et grise, le monstre entendait tout grâce à son écouteur.

- Hahahaha ! ricanait-il, pas d'entourloupette ! Je veux cette petite fille tout de suite. Sinon...

Le roi se mit à pleurer et la petite Lucile dut le consoler :

- Ne pleure pas, papa, dit-elle, je veux bien aller chez le monstre me faire manger.

- Ah ! malheureuse, sanglota le père. Hahahaha !

Il fit monter la petite fille sur son cheval et retourna à la caverne, d'où le monstre le guidait en tirant sur la ficelle.

Arrivé là, il déposa sa fille en tremblant. Le monstre détacha la ficelle et ordonna au roi de partir tout de suite.

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