Explications finales
Au moment de les quitter, le géant dit à Thor : « Je te dois maintenant la vérité : les dieux m'avaient demandé de tester ta valeur et celle de Loki car je suis, en plus d'un bon géant, un magicien extraordinairement adroit. J'avais lancé un enchantement sur la corde qui fermait mon sac, et c'est pourquoi tu ne pouvais l'ouvrir.
Après, quand tu m'as frappé trois fois, je n'ai eu la vie sauve que parce que j'avais comme bouclier une montagne invisible.
Pour le tournoi, Loki ne pouvait que perdre car, bien qu'il mange rapidement, il avait comme adversaire, non pas un géant, mais le feu qui dévore tout; et pour la course, bien qu'il file comme le vent, Loki courait contre la pensée qui, de toutes les choses, est la plus rapide.
Quant à toi, Thor, la coupe que tu tentais de boire était alimentée par le bol du géant Ymir !
Le chat, dont tu ne soulevas qu'une patte, était en fait un drakkar armé et prêt à prendre la mer.
Le plus étonnant fut ta prodigieuse résistance lors du combat avec la vieille géante. Cependant tu ne pouvais la vaincre, Thor, car c'est contre la vieillesse elle-même que tu luttais, et nul ne résiste à la vieillesse !
Vous ne pouviez ni l'un ni l'autre battre des adversaires invincibles. Mais vous vous êtes bien défendus ! Les dieux sont contents de vous ! »
Ces derniers mots de Skrymir s'accompagnèrent d'une tempête de neige qui aveugla momentanément Thor et Loki. Quand ils rouvrirent les yeux, ils se trouvaient près d'un drakkar équipé pour un long voyage. De Skrymir et de la forteresse des géants, il ne restait plus rien.
« C'est une chance qu' il ait disparu, hurla Thor qui détestait que l'on se moquât de lui, car je lui aurais cassé la tête avec mon marteau ! »
Loki le regarda en riant :
« Toi qui n'es même pas parvenu à battre une vieille à la lutte, pour qui te prends-tu ? »
Loki riait et riait tandis que Thor, silencieux, ruminait sa mauvaise humeur.