Concours lecture mai 2011

Le chant des Sirènes

« Méfie-toi des sirènes, lui avait dit Circé. Ces créatures mi-femmes mi-oiseaux sont redoutables : leurs chants mélodieux envoûtent les marins et les attirent près des rochers, où leurs navires se fracassent. »

Aussi, dès que son navire arrive en vue des Sirènes, l'ingénieux Ulysse bouche les oreilles de tous ses compagnons avec un morceau de cire d'abeille. Ainsi n'entendront-ils rien. Quant à lui, pas question de se boucher les oreilles : il veut savoir à quoi ressemblent ces chants ensorcelants. Ulysse demande donc à ses marins de l'attacher au mât :

« Tant que nous n'aurons pas passé ce cap dangereux, ne me détachez pas, même si je vous l'ordonne. Au contraire, resserrez mes liens. »

Voilà donc Ulysse, pieds et poings liés, ligoté au mât. Soudain, il entend s'élever un chant léger, un air doux, extraordinairement harmonieux... Il distingue les sirènes juchées sur leur îlot entouré d'ossements humains. Leur voix est envoûtante :

« Viens, viens Ulysse, chantent-elles. Ulysse le victorieux, viens entendre chanter ta gloire et découvrir nos secrets... »

Envahi par un plaisir inconnu, Ulysse brûle de s'approcher d'elles.

« Détachez-moi ! Vite ! Je dois les rejoindre ! » hurle-t-il à ses matelots qui ne peuvent pas l'entendre.

Il se débat, fronce les sourcils pour se faire comprendre. Les marins, qui devinent sa pensée, s'empressent de resserrer ses liens. Quand ils sont enfin éloignés des Sirènes, les marins détachent Ulysse, tremblant d'émotion.

« Merci, leur dit-il après avoir repris ses esprits, sans vous j'aurais plongé dans la mort ! »

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