Concours lecture mai 2011

Enfin à la maison

Télémaque retrouve son père

Un peu plus tard, Ulysse, déguisé en mendiant, est assis aux côtés du porcher, quand arrive un beau jeune homme.

« Cher prince Télémaque, vous êtes enfin de retour ? »

« Oui, Eumée, je te raconterai mon voyage, mais cours d'abord prévenir ma mère qu'elle ne s'inquiète plus. »

Dès qu'Eumée est sorti, Ulysse se lève. Tout a coup ce n'est plus un vieux mendiant, mais un homme superbe. Invisible, Athéna, lui a rendu son apparence.

« Es-tu un dieu, pour changer ainsi de visage ? » s'écrie Télémaque, stupéfait.

« Non, mon fils, c'est moi, Ulysse, ton père ! Athéna m'a déguisé. Je suis venu te demander ton aide pour vaincre les prétendants. Mais je t'en prie, pour le moment, ne dis rien à personne ! »

Émus aux larmes, le père et le fils s'embrassent. Puis tous deux mettent au point leur plan de vengeance. Télémaque va rentrer au palais comme si de rien n'était...

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L'arrivée au palais

Conduit par Eumée, Ulysse se rend un peu plus tard au palais sous son aspect de vieux mendiant. Au passage, un chien le flaire et pousse un jappement de joie, avant de s'écrouler, mort d'émotion. Ulysse essuie une larme : Argos, son chien fidèle l'a donc reconnu !

Lorsque le mendiant entre dans la grande salle, les prétendants sont en train de festoyer. Télémaque lui fait donner du pain et de la viande, puis l'invite à quêter autour de la table. Certains donnent quelques miettes au pauvre homme, d'autres l'insultent, l'un d'eux lui jette même un tabouret à la tête...

Apprenant que l'on a frappé un mendiant sous son toit, Pénélope est horrifiée. Elle fait appeler le vieillard. Très ému, Ulysse reconnaît sa femme, toujours aussi belle. Mais il veille à rester dans la pénombre et à déguiser sa voix pour qu'elle ne le reconnaisse pas encore. Quand elle lui demande d'où il vient, Ulysse invente toute une histoire au cours de laquelle il lui raconte qu'il a croisé le glorieux Ulysse et que celui-ci devrait bientôt revenir à Ithaque.

« J'aimerais tant que tu dises vrai, murmure Pénélope le visage baigné de larmes, je l'attends depuis si longtemps ! »

À la demande de Pénélope, une vieille servante entraîne le mendiant vers les bains pour l'aider à se laver. En apercevant une cicatrice sur la jambe du vieillard, elle pousse un cri :

« C'est toi, Ulysse, je te reconnais ! Tu ne peux pas tromper ta vieille nourrice. Cette blessure... C'est un sanglier qui te l'a faite quand tu étais enfant. Je m'en souviens comme si c'était hier ! »

Ulysse la serre tendrement dans ses bras et lui fait jurer le silence.

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Le massacre des prétendants

Le lendemain, Pénélope, inspirée par Athéna, décide de lancer un concours. Dans la grande salle, un immense arc à la main, elle s'adresse aux prétendants : « Écoutez-moi : j'ai décidé d'épouser celui d'entre vous qui réussira à tendre l'arc d'Ulysse et à traverser d'une seule flèche douze haches alignées. »

L'un après l'autre, chacun des prétendants tente sa chance. Pas un ne réussit à bander l'arc d'Ulysse. Le vieux mendiant voûté s'avançe alors pour essayer. Les prétendants hurlent de rire :

« Ha! Ha! Ha ! Regardez un peu ce vieu fou, qui tient à peine sur ses jambes, et qui voudrait épouser une reine ! »

« N'offensez pas notre hôte, s'écrie Pénélope. Dites plutôt que vous craignez la honte d'être vaincus ! Laissez faire cet homme ! »

Puis elle regagne ses appartements tandis que Télémaque verrouille discrètement les portes de la salle.

Alors le faux mendiant prend l'arc, tend la corde sans la moindre peine et tire une flèche qui traverse les douze haches. L'assemblée est muette de stupeur. Mais sans attendre, Ulysse tire une autre flèche et tue l'un des prétendants. Aussitôt, il retrouve son apparence et s'écrie : « Oui, Ulysse est bien de retour ! Pour vous, traîtres, qui avez pillé ma maison et harcelé ma femme, il est temps de payer ! » Aidé par Télémaque et la puissance des dieux, il les massacre tous.

Le secret des époux

Le secret des époux

Après avoir fait purifier les lieux, Ulysse envoie sa vieille nourrice chercher Pénélope. « Descends, Ulysse est de retour ! » s'écrie celle-ci en laissant éclater sa joie. Pénélope refuse de la croire.

« Fais-moi confiance, insiste la nourrice, j'ai reconnu sa cicatrice. C'est lui, 1e mendiant, et il vient de tuer tous les prétendants ! »

Le cœur battant, Pénélope descend et assied près du feu face à Ulysse. Les yeux baissés, le héros attend que sa femme parle. Mais elle reste âgée. « Mère, as-tu un cœur de pierre ? s'impatiente alors Télémaque. Comment peux-tu rester indifférente à mon père après tant d'années de souffrances ! »

« Mon enfant, explique Pénélope, je suis bouleversée, mais je crains encore un mauvais tour des dieux. Cependant, ne t'inquiète pas. Il existe entre Ulysse et moi certains secrets qui me permettront de le reconnaître à coup sur. En attendant, demande à une servante que l'on sorte mon lit de ma chambre afin que notre hôte se repose... »

« Déplacer notre lit ? s'écrie Ulysse. Mais c'est impossible ! » « Et pourquoi donc ? » demande Pénélope dont le cœur bat plus vite. « Parce qu'un des pieds de ce lit est un olivier enraciné dans la terre, explique Ulysse. J'ai conservé cet arbre qui poussait dans la cour lorsque j'ai construit notre chambre de mes propres mains. Seuls toi et moi le savons ! »

C'est le secret que Pénélope attendait. Pleurant de joie, elle court se jeter dans les bras d'Ulysse qui l'enlace passionnément. « Ne m'en veux pas, Ulysse, d'avoir cherché une dernière preuve, j'avais si peur d'être trompée... »

Ce soir.-là, Athéna prolongea la nuit et retarda l'aube. Enfin réunis, Ulysse et Pénélope s'aimèrent cette nuit et toutes celles qui suivirent, jusqu'à leur mort.

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