Depuis 1846, la France subit une crise agricole. À la suite de conditions météorologiques défavorables (deux hivers très durs et une sécheresse estivale, ainsi que des grêles et des orages sur les semences à germination précoce) la récolte de 1846 est particulièrement médiocre, en particulier dans le Nord et l’Ouest. En conséquence pendant l’hiver 1846-47, le prix du blé s’envole (jusqu’à 38 francs l’hectolitre) suivi par celui du pain qui culmine à 70 centimes le kilogramme (un ouvrier gagne environ 1,50 franc par jour). Or le pain compte pour environ 40% dans le budget des foyers ouvriers. Comble de malchance, la pomme de terre, nourriture de substitution, connaît une réduction de la production à cause d’une maladie qui de l’Irlande s’est introduite en France. Les petits paysans comme les ouvriers connaissent alors de graves difficultés d’alimentation et la mendicité se développe.
Différents scandales ont secoué l’opinion publique peu avant 1848. Le 12 mars 1847, le ministre de la Justice Nicolas Martin du Nord, meurt. La rumeur évoque un suicide à la suite de la connaissance des résultats d’une enquête sur des malversations impliquant des pairs, des députés et des fonctionnaires. En avril-mai 1847, éclate le scandale Teste-Cubières, dans lequel le ministre des Travaux publics Jean-Baptiste Teste est convaincu de corruption, puis en août 1847, le scandale Choiseul-Praslin. Le duc de Choiseul-Praslin, mari soupçonné d’adultère, assassine sa femme, fille unique du maréchal Sébastiani (ancien ministre de Louis-Philippe Ier). En décembre, escroquerie politico-financière où est impliqué le ministre de la Justice Michel Hébert. Ces affaires qui mettent en cause les ministres déçoivent les partisans du régime.
Les élections législatives de 1846 sont un succès pour les partisans de la Monarchie de Juillet. Mais les élus sont loin de représenter le pays réel. Sur plus de 9 millions d’hommes majeurs, il n’y a que 241 000 électeurs. Le roi et Guizot, son principal ministre, refusent d’élargir les conditions d’accès au droit de vote. Les différentes réformes envisagées, celle de Duvergier de Hauranne qui préconise un abaissement du cens1 de 200 à 100 francs (soit 200 000 électeurs de plus), comme celle de Rémusat, qui veut interdire le cumul d’un mandat et d’un poste de fonctionnaire, sont repoussées.
Les rassemblements publics sont interdits. Pour contourner l’interdiction l’opposition organise donc des « Banquets », des repas où un grand nombre de partisans se réunissent, mangent et discutent autour de grands orateurs libéraux et républicains. Soixante-dix banquets se tiennent en France jusqu’à la fin de l’année. L’un des banquets doit se tenir dans le douzième arrondissement de Paris, le 22 février 1848. Le gouvernement décide de l’interdire, ce qui provoque la colère des journaux et des manifestations de protestation qui contraignent le roi à se séparer de son principal ministre Guizot.
Mais le 23 février une manifestation anti-Guizot est réprimée par l’armée et fait une vingtaine de victimes. C’est le début de la Révolution. Des barricades sont alors édifiées dans la ville de Paris.
Le roi Louis-Philippe refuse de voir verser le sang pour réprimer les insurgés parisiens ; il abdique en faveur de son petit-fils, le comte de Paris. Mais les députés refusent de soutenir une régence de la duchesse d’Orléans, mère du roi désigné. Les députés républicains, regroupés autour du journal Le National, créent un Gouvernement provisoire. Le 24 février, le gouvernement proclame la République à titre provisoire, en attendant l’acceptation du fait par la province.
La plupart des textes et documents sont issus de Wikipédia, (avec quelques simplifications de ma part)
Période précédente | Révolution de 1848 | Période suivante |
Monarchie de Juillet | 22-24 février 1848 | Deuxième République |
2004-2025 © ARAGON - PREVERT : LE HOULME - Tous droits réservés
copyright spip
SPIP 1.9.2b [9381]
copyright eva
version eva
Dernière mise à jour : jeudi 23 novembre 2017